Gorizia

Centre culturel transfrontalier

  • usages

Maître d’ouvrage : GETC GO – Villes de Gorizia (IT) et Nova Gorica (SLO)

Mission : Concours international « Capitale Européenne de la Culture 2025 » pour un centre culturel transfrontalier, aménagement de la place de l’Europe et stratégie de reconquête des espaces tampons transfrontaliers

Surfaces : 2 000 m2

Coût : 7 M€ HT

Calendrier : 2020

Équipe : ATELIER IRIS CHERVET

Les villes de Gorizia et Nova Gorica souhaitent réaménager la place de l’Europe et construire un centre culturel à cheval sur la frontière italo-slovène. Le projet dépasse les limites de la place et déploie le programme au sein de 4 pavillons répartis le long de la frontière dans un vaste parc culturel, requalifiant ainsi un « no man’s land » transfrontalier. Ce parc, conçu comme un parcours d’interprétation du patrimoine, accueille les différentes fonctions du centre culturel réparties dans un vaste paysage commun aux deux villes. Cet espace partagé révèle le lien paysager et culturel fort entre les deux nations. #cut

La demande de construire un édifice sur la ligne de frontière, trait d’union entre les 2 pays, porte une symbolique très forte. Le projet déploie cette intention sur tout le linéaire de la frontière, à l’échelle du parc transculturel : une galerie couverte se développe à cheval sur la frontière, offrant un toit commun aux deux nations. Cette scénographie territoriale vise à faire sortir la culture de l’espace d’exposition fermé, pour donner accès à tous à une lecture du territoire.

L’horizontalité du site, offrant des vues lointaines sur le paysage des montagnes, est amplifiée par les grands toits plats en débords qui dessinent un soubassement au paysage naturel. La ligne souple des montagnes se détache à l’arrière-plan, amplifiée par la rigueur du premier plan. Cette architecture sobre et silencieuse fait la part belle au paysage de la région et à son histoire.

Ce vaste toit évoque l’architecture des postes-frontières qui jalonnent le parc territorial. Flottant au-dessus d’un plan libre, ouvert sur la ville et le parc, il offre des espaces intérieurs clairs et lumineux.

Au-delà de sa vocation commémorative, le centre d’interprétation est démonstrateur d’un futur dynamique et productif pour le territoire réunifié. Les pavillons du centre culturel dialoguent avec les bâtiments logistiques existants ou futurs : une halle de marché, une halle de stockage de bois, et la gare. Le parc culturel est donc aussi un parc productif, qui valorise et renforce les activités artisanales, tertiaires et logistiques, en tant que témoins d’une culture locale commune.

Les traces héritées des activités logistiques passées, comme les plateformes de déchargement, font émerger un paysage nouveau. Les quais font ainsi l’objet d’un processus d’inversion du paysage : leur surface est percée de vastes tranchées, qui sont « renaturées » en plusieurs étapes. La terre de remblais est réactivée et accueille une végétation pionnière qui participe à requalifier la frange ferroviaire du site et à composer une nouvelle façade urbano-paysagère, visible depuis le quartier slovène en construction. Le boisement dense créer une transition entre l’intérieur des bâtiments et les espaces ouverts des prairies.

Des alignements transversaux d’arbres implantés selon la trame parcellaire italienne et accompagnés de venelles favorisent la connexion du site à la ville. Ce trait d’union paysager traverse la frontière, compose les séquences du parc et crée une variation dans ce système géométrique rigoureux.

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